C'est décidé, désormais je prends soin de moi aussi

J'ai accouché de moi-même la tête vers le bas et les deux pieds vers le haut

"Les gens passent leur vie à chercher le bonheur. L’ironie, c’est qu’il n’y a qu’à regarder à l’intérieur de soi pour le trouver" Ramona L.ANDERSON

La musique/fréquence de fond, que j’écoute en vous écrivant cette page :



Puis, deux jours après, toujours allongé dans un lit en neurologie , j’ai ressenti soudainement que tout se mettait à vaciller autour de moi. Mes yeux voyaient un décor extérieur qui partait de droite à gauche et de gauche à droite, à une vitesse étrangement lente.
Ma fille Zya, du haut de ces quatre ans, nous schématiserait ça, en disant que le décor de maman partait doucement en cacahuète totale.

C’était comme si, le mobilier, les murs, mon mari, ma voisine de chambre d’hôpital étaient tous, bercés dans les bras d’une même mère invisible. Je voyais les choses et les personnes présentes, un coup en version Willie le Géant puis à la seconde d’après, en version Minimoys.

Intérieurement Émotionnellement, je ressentais et percevais des sensations incroyables qui me plongeait dans une profondeur intérieure, où le calme et le détachement étaient des plus total. Pour être dans une représentation des plus significative à la réalité vécue à ce moment-là, je vous dirai, que je vivais les sensations similaires à celles ressenties, lors de mon dernier moment de lutte contre mon propre sommeil.

Vous savez ? Ces moment où, nous en sommes à compter mentalement, combien d’heures cela fait que l’on est debout, tellement on est crevé.
Ces moments où, nous allons vraiment à l’extrême de notre nous physique et de notre nous émotionnel .

Ces moments où, nos yeux se ferment et se rouvrent malgré-nous. Dans cette lutte contre le sommeil, nous avons bel et bien conscience des gens et des bruits d’objets autour de nous obligatoirement là, puis qu’après tout, nous sommes pas entrain de devenir fous ou folles, nous sommes juste superbement éreintés(ées) et par ce fait, on les entend perçoit bien réellement, mais en même temps, nous avons la toute autre certitude, qu’ils existent, mais comme dans une sorte d’autre monde complètement étrangé au notre.

Ces moments où, finalement, tout nous pousse à croire que notre conscience à la capacité de prendre conscience qu’elle-même existe réellement.

Ma première réaction fut de vouloir exprimer à haute voix à mon mari présent dans ma chambre, que là, il y avait comme un truc qui n’allait pas et qui ne tournait pas comme d’habitude pour moi.
Vous savez ? Genre : "Comment te dire mon amour ? Non pas que je veuille plomber l’ambiance régnante mais, je pense qu’il va te falloir aller chercher quelqu’un car, là j’avoue, que je me sens vraiment toute bizarre."

Le son étouffé de ma voix m’a fait découvrir un timbre d’elle, qui m’était jusqu’à lors inédit. J’avais une sensation étrange de savoir encore comment parler et émettre du son mais, de ne plus en être capable de manière normale. J’ai tenté de prononcer : " José ? Je me sens pas trop là...va chercher quelqu’un...Ça me fait vraiment bizarre"

C’était cependant, au delà du fait de ne plus pouvoir articuler, ni même prononcer correctement car, en plus, j’avais l’impression, que je parlais comme parle Jean-Marc grâce à Jeff Panacloc. J’avais l’étrange sentiment de ne pas être celle qui venait de prononcer cette demande d’aide.

J’avais une sensation de chaleur à l’intérieur de moi tout aussi incroyable que tout le reste vécu.

Lorsque deux personnes de l’équipe soignante, alertées par mon mari sont arrivées à mes cotés, en me voyant, elles ont mis brusquement mon lit en position vertical. Cela m’a modifié mes sensations à nouveau. Je ressentais désormais, après leur pratique de ce geste d’urgence, comme des multitudes de picotements chaud à l’intérieur de moi. Un peu comme ceux, que l’on peut ressentir lorsqu’on est plongé dans un bain légèrement trop chaud.

La tête vers le bas et les pieds en haut, je me suis sentie revenir, petit à petit à la dite "normalité", revenir de je ne savais pas d’où mais, en tous les cas, la chose incroyable est que durant tout le long qu’a duré cette expérience de vie, je n’ai pas ressenti la peur réellement.
En faite, je n’ai pas eu vraiment le temps de me focaliser sur elle, tellement mon regard, mon attention étaient polarisés sur mes ressentis intérieurs. Les mots demeurent encore maintenant, pour moi, indéfinissables réellement. Comme qui dirait l’autre : " Les mots me manque pour décrire ce moment, ces sensations".

De retour, chez moi après une semaine dans ce service de neurologie du CHU de Rennes, j’ai mis énormément de temps à vivre physiquement comme avant. Cela pouvait me prendre d’un seul coup, alors que le moment d’avant, je ne me sentais pas mal. J’étais subitement obligée de m’allonger car, il était évident sinon, que j’allais m’évanouir dans la seconde qui allait venir.

Je me suis interrogée et j’ai commencé à entreprendre d’élucider ce que j’avais vécu pour y mettre des mots dessus [au final pourquoi j’avais ce besoin d’y mettre des mots ?]

Schématiquement, je vivais constamment avec des pensées tournées sur ce qui avait été avant l’AVC (la cause), avec ce qui avait été vécu durant cet AVC (l’effet). Ces pensées rythmaient mes journées d’après AVC.

La musique/fréquence de fond, que j’écoute à présent en continuant d’écrire cette page :




Le moindre signe d’un mal de tête arrivant, la moindre sensation d’être à 20 de tension artérielle intérieure me tétanisai. J’en espérais quoi de mes recherches sur internet ? J’escomptais que si je n' arrivais pas à trouver les mots pour décrire cette Chose vécue, que d’autres personnes ayant vécues une pareille tranche de vie avaient quant à eux peut-être trouvés, les termes pour représenter la Chose .

J’ai donc trouvé un sigle médical globalisant ma dite expérience. Dans leur jargon, les spécialistes appellent cela faire une EMI (Expérience de Mort Imminente). Personnellement, je ne résume pas cela comme une mort et même bien au contraire ! Le sigle sortant de mon analyse personnelle de cette expérience est EAS (Expérience d’Accouchement de Soi-même).

Ma morale interne de ma EAS ?

"On dit toujours que le temps change les choses, mais en réalité le temps ne fait que passer et nous devons changer les choses nous-même" Andy WARHOL

Selon moi, le temps n’est qu’une notion inventée par l’homme, pour lui permettre de vivre ces propres impératifs de vie et les nombreux exigés par le système mondial.
Dans ma vérité, ce n’est pas lui qui m’a permise d’avancer sur le chemin de ma nouvelle quête, de vivre ma nouvelle vie.

C’est la conscientisation de ce qu’est la ma Vie de mes sens subtils .
C’est lorsque j’ai commencé à avoir l’idée d’aller voir quel était mon mode interne de fonctionnement et de quels genres d’émotions faisaient tourner mon mécanisme de fonctionnement  ? que j’ai pu enfin marcher sur ce nouveau chemin de vie… avec d’autres manières différentes d’entreprendre à le parcourir.

C’est tout ceci qui a cadencé le rythme et l’assurance de mes premiers pas, sur ce nouveau chemin de vie.

Ce chemin de mi-novembre 2010 se présentant alors, est toujours celui où je me trouve ici-même. Il se situe Route des moments-présent à Expériences Diverses dans le département JE SUIS. J’y rencontre des émotions [diverses pensées] et divers ressentis [sentiments].

Mes pas se familiarisent de plus en plus à la texture du sol. Les paysages se modifient au court de mes promenades.
Tout en marchant, j’écoute diverses chansons. Ma préférée ? Elle a pour titre : Le moment présent est la piste désignée à tout nouveau départ de Louis-Marie Parent.

Par instants, je m’arrête sur un des bas cotés, pour y contempler et admirer le paysage du moment. Parfois, je le photographie tellement il est magnifique. A d’autres moments, assise sur un talus, je dessine un nouveau paysage coloré différemment que celui vu par mes yeux.

En chemin, je m’endors et dors à la belle étoile...Puis je me réveille, reprenant mon sac à dos chargé de denrées diverses. Celles qui se conservent le mieux à l’intérieur de mon sac à dos sont les émotions et les ressentis car, il n’y a aucune date de limite de consommation.


Sources : image vue chez chrysalyda.com
Musique 1 : "Hors saison" de Cabrel

Musique 2 : "Ly O Lay Ale Loya" de Sacred Spirit

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